La force du collectif
expérimentée en jeu de rôles
Pad, audio ou vidéo-conférences… les outils permettant d’organiser une action collective tout en étant dispersé partout dans le Brabant wallon, voire au-delà, ne manquent pas. Le Réseau brabançon pour le droit au logement (RBDL) a organisé des formations pour apprendre à les maitriser.
Un dimanche de décembre, il était prévu que je passe au Foyer populaire à Court-Saint-Étienne, pour voir une douzaine de personnes se frotter aux outils numériques qui permettent de collaborer à distance, d’organiser des réunions virtuelles et de monter un projet sans perdre de temps ni d’énergie à rejoindre un lieu physique. Manque de pot, ce dimanche-là, la neige s’invitait sur nos routes… À moins d’y voir un heureux hasard ? Finalement, cela me plongeait directement dans le bain et me donnait l’occasion de tester, à distance, la formation de trois jours proposée par ACTIC (Appropriation Collective des Technologies de l’Information et de la Communication).
À Court-Saint-Étienne, Vincent W., Nicole, Pauline, Raphaëlle, Simonne, Jeannine, Vincent P., Michel, Jérôme, Anaïs et Claude s’étaient dispersés en trois groupes dans autant de bureaux du Centre culturel du Brabant wallon, tandis que Georges travaillait depuis son domicile à Froidchapelle, en raison des conditions climatiques. Tout ce petit monde, actif au sein du collectif HaLé! créé en septembre 2015 pour soutenir habitants et sympathisants de l’habitat léger, était présent, à titres divers.
« Une bonne partie du travail mené par le Réseau brabançon pour le droit au logement est de produire des revendications avec les personnes et associations concernées par l’accès au logement, explique Vincent Wattiez qui le coordonne. Aujourd’hui, un grand nombre de personnes sont équipées d’ordinateurs, de tablettes, de GSM, smartphone… Par contre, participer physiquement à des réunions dévore du temps, impose des synchronisations pas toujours possibles et des moyens pas toujours disponibles. Les déplacements réguliers peuvent être une source d’essoufflement. Certains outils numériques peuvent permettre d’atténuer ces difficultés. Toutefois, il faut constater que, très souvent, des problèmes techniques ou de méconnaissance entravent leur utilisation. Le RBDL a donc proposé une formation pour apprendre à utiliser certains de ces outils et tenter de résoudre ces problèmes. » En cette troisième journée de formation, un jeu de rôle était lancé pour tester pad, audioconférence et chat. Dans « Etherpad », chaque intervenant est reconnaissable par la couleur du texte qu’il ajoute et une fenêtre supplémentaire permet de donner son avis sur le processus… ou d’indiquer qu’on suspend les travaux pour se sustenter. Dans le jeu de rôles mis sur pied pour l’occasion, monsieur Vandepirezeel de la Gazette du Gros Bazar demande un avis sur le décret Zone d’habitat vert. Chaque groupe se lance alors dans la rédaction d’un communiqué de presse incluant chacun des points de vue. « Nous n’avons pas établi de méthodologie dès le départ, précise Vincent Wattiez. Nous l’avons créée en cours de route, il a fallu trouver le BA-ba de ce genre de pratique. L’écriture collective réunit des personnes avec des niveaux de connaissance technique et de contenu différents. Il est aussi parfois plus simple de travailler sur un écrit collectif quand on n’est pas tous dans la même pièce. » Raphaëlle Buxant souligne que « l’exercice était l’occasion d’expérimenter des outils numériques collaboratifs dans une démarche la plus horizontale et participative possible. L’idée est d’allier les apports et les compétences de profils différents pour en faire une plus-value plutôt qu’un élément déforçant. Les méthodes et les outils d’organisation collective m’intéressent particulièrement, surtout pour leur usage dans mes domaines professionnels que sont l’enseignement et l’engagement collectif citoyen. »
> Caroline Dunski – Espace Vie 278 – Février 2018
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